Avec la victoire de l'armée allemande en 1940, Roger Godfrin et sa famille, natifs de Lorraine, ont été contraints de quitter leur région et de s'installer dans le Limousin, dans le petit village paisible d'Oradour-sur-Glane. Bien d'autres familles lorraines ont trouvé refuge ici et ont su s'adapter avec le secret espoir de pouvoir rentrer chez eux, une fois la guerre terminée. Roger a 8 ans et est un garçon espiègle. Mais il est aussi attentif à ce que lui disent ses parents. Aussi, quand l'armée SS arrive à Oradour le 10 juin 1944, Roger n'obéit pas aux ordre des soldats qui regroupent toute la population sur le Champ de Foire. Il s'enfuit...
L'avis d'Histoire d'en lire
Il y a 80 ans, le village d'Oradour-sur-Glane était comme rayé de la carte par l'armée nazie. Pour cette commémoration, Régis Delpeuch a écrit ce roman, L'Enfant d'Oradour, reprenant l'histoire vraie du petit Roger Godfrin, survivant du massacre.
Parce qu'entretenir la mémoire et la paix vont de pair, Régis Delpeuch a choisi de raconter cette tragédie en focalisant sur le personnage de Roger, âgé seulement de 8 ans en juin 1944. L'idée de ce roman n'était pas de faire revivre aux enfants les atrocités vécues par les hommes, femmes et enfants d'Oradour. En témoin indirect, Roger l'encaisse au plus profond de sa chair lorsqu'il apprend ce qu'il s'est passé, le lendemain du massacre. Les deux derniers chapitres suffisent à appréhender et comprendre l'horreur.
Roger doit sa survie à son instinct. Ce jour-là, il s'est souvenu de ce qu'avaient dit ses parents s'il croisait des Allemands. Il devait fuir et ne pas leur faire confiance. Ses sœurs auraient pu être sauvées puisqu'il était avec elles à ce moment-là, sa mère est persuadée qu'il s'est mis en danger en faisant cela, et pourtant...
Et même si le sujet central est bien sûr le massacre d'Oradour-sur-Glane, l'auteur revient plus largement sur le contexte de l'époque. Roger Godfrin est originaire de Lorraine, comme d'autres familles installées depuis 1940 à Oradour. C'est un point d'Histoire qui est plus méconnu et ce rappel est essentiel puisqu'en fin de roman, Régis Delpeuch vient boucler la boucle avec le retour de Roger dans son village natal de Charly.
Le livre se termine par un cahier documentaire apportant des précisions sur ce qu'il s'est passé ce 10 juin 1944 et avec quelques photos en noir et blanc du village martyr aujourd'hui.
Un roman poignant pour se souvenir de cette tragédie de la fin de la Seconde Guerre mondiale.