Alors que l'Allemagne et l'Union soviétique avaient signé un pacte de non-agression, Hitler décide quand même d'envahir l'URSS. En peu de temps, l'armée allemande est aux portes de Leningrad. La plupart des parents confient leurs enfants à des trains spéciaux qui doivent les envoyer en zone sûre, plus loin dans le pays. Les jumeaux Viktor et Nadia en font partie. Mais au moment d'embarquer, les deux enfants sont séparés. Viktor est envoyé dans un kolkhoze à Kazan, pendant que Nadia se retrouve bloquée à proximité du front des combats.
Viktor et Nadia n'avaient jamais été séparés. Âgé d'à peine 12 ans, le garçon n'hésitera pas à prendre tous les risques pour retraverser le pays et retrouver sa sœur. Malgré l'avancée allemande et les mauvaises nouvelles reçues, il reste intimement persuadé que Nadia est bien vivante.
L'avis d'Histoire d'en lire
Attention pavé de 506 pages ! Mais l'objet attire l’œil. Les éditions l'école des loisirs surprennent avec ce gros roman à la couverture immanquable, travaillée, bien loin de ce qu'on peut voir plus classiquement chez cet éditeur. Et ce livre n'est pas un roman ordinaire. C'est un recueil de carnets écrits par deux enfants, des jumeaux, Viktor et Nadia, tout deux témoins directs de la guerre menée par l'Allemagne contre l'Union soviétique, rompant ainsi le pacte germano-soviétique signé en 1939 entre Hitler et Staline.
Viktor et Nadia n'ont que 12 ans en 1941 quand l'armée allemande arrive aux portes de Leningrad où ils vivent avec leurs parents qui travaillent au musée de l'Ermitage. Hitler a une tactique pour s'emparer de la capitale : la détruire par les bombes et affamer les survivants. Très vite, le pouvoir en place décide d'évacuer tous les enfants par des trains spéciaux. Ce qui nous rappelle les Kindertransport qui ont permis d'évacuer de l'Allemagne vers la Grande-Bretagne des milliers d'enfants juifs.
Ici, dès le départ et sans que leurs parents le sachent, Viktor et Nadia sont séparés.
Avant de partir, l'un et l'autre avaient pensé à emporter avec eux des carnets pour noter tout ce qui leur arriverait et raconter leurs péripéties à leurs parents lorsqu'ils les retrouveraient.
Les écrits de Nadia sont en bleu, quand ceux de Viktor sont en rouge. Les premiers écrits se complètent et dès leur brutale séparation, chacun écrit de son côté. Les deux enfants font preuve d'une grande maturité pour leur âge et restent persuadés que l'un et l'autre sont vivants malgré les milliers de kilomètres qui les séparent.
Ces carnets constituent comme une sorte de témoignage entre réalité et part fictionnelle comme le précise l'auteur en fin de livre. Davide Morosinotto s'est bien sûr largement appuyé sur le contexte de cette guerre opposant les armées allemande et soviétique sur ce front russe. Certains personnages ont réellement existé, d'autres ont été ajoutés pour les besoins du récit. Les cartes et photographies ajoutés par les enfants dans leurs carnets entretiennent cette ambiguïté.
Les chapitres sont plutôt cours et la lecture est facilitée, même si le livre est conséquent. De plus, ces carnets sont annotés par le colonel Smirnov, qui, cinq ans plus tard, doit décider du sort de ces enfants, à la lecture de leurs écrits. Il repère chaque délit, chaque faute commis par l'un ou l'autre et la somme devrait les conduire à la plus haute sanction.
L’Éblouissante lumière des deux étoiles rouges offre, sans conteste, un point de vue rare sur la Seconde Guerre mondiale et plus spécifiquement sur le front soviétique.