Le soldat anglais Dean Kingston périt lors de la bataille d'Arras du 9 avril 1917. Son épouse Jenny, enceinte de leur enfant, apprend la terrible nouvelle quelques jours plus tard. Le carnet de son époux lui est restitué où il raconte avec précisions son quotidien entre le 4 et le 9 avril 1917, avant le grand assaut contre les troupes allemandes.
L'avis d'Histoire d'en lire
Le portrait d'une jeune femme découvert sur un mur de la carrière Wellington à Arras a bouleversé Dorothée Piatek. Après son magnifique succès de L'Horizon bleu, elle renoue avec la Grande Guerre avec ce roman sur la bataille d'Arras du 9 avril 1917.
Pendant plusieurs jours, les troupes britanniques ont vécu, terrés, dans cet espace, attendant de pouvoir lancer un assaut conséquent contre les Allemands. La vie s'était organisée et certains soldats ont laissé des témoignages de leur passage. Dorothée Piatek s'est appuyée sur les résultats des fouilles archéologiques, une documentation historique de qualité et son imagination pour faire revivre l'un de ces soldats britanniques racontant son vécu dans un carnet, qu'il destinait à son épouse. Et il y a bien que ce type de témoignage écrit qui permette d'aller autant dans le détail de l'horreur de ces moments. Partant de l'annonce de la mort de Dean Kingston, le récit commence véritablement avec la lecture du carnet de son époux par Jenny. Un carnet qui détaille presque heure par heure le déroulement des journées, du 4 au 9 avril 1917. On y lit le quotidien des soldats, la camaraderie, les occupations pour tromper l'ennui, le plan décidé pour reprendre les lieux aux mains des Allemands, la tension qui monte à mesure que le jour J approche, les préparatifs, le pilonnage intensif qui introduit l'attaque des Britanniques, puis l'assaut final. Dean Kingston est terriblement lucide et reste porté par l'amour de sa femme et pour sa femme pour tenir face à toute cette violence.
A travers ce roman très intimiste, Dorothée Piatek rend un magnifique hommage aux soldats alliés qui ont combattu lors de la bataille d'Arras. Malgré toute l'intensité dramatique de ces instants, on perçoit énormément d'humanité et de sentiments très profonds.
Les illustrations très sombres de Jérémy Moncheaux accentuent beaucoup les émotions des personnages.