Deux petits garçons qui habitent le même immeuble sont amis. Ils jouent souvent ensemble, se rendent à l'école ensemble avec la même blouse, les mêmes bleus. Leur seule différence : Richard Strauss est juif. Or, à cette époque, une voix gronde de plus en plus fort. Les adultes et les enfants ont peur. Et puis, une nuit, on entend des bruits de bottes dans les escaliers de l'immeuble, puis plus rien. Richard Strauss, sa famille et bien d'autres ont disparu.
L'avis d'Histoire d'en lire
Co-édité par Sabarcane et Amnesty International, La Chanson de Richard Strauss est un hymne à l'amitié avant d'être un album sur fond de Seconde Guerre mondiale. Une amitié qui perdura quoiqu'il arrive, malgré le nazisme, malgré le départ de Richard. La couverture de l'album affiche cette amitié, seule la petite étoile cousue sur le vêtement de Richard vient rappeler le contexte historique.
Par ce titre, il y a un réel jeu sur les mots car il ne s'agit pas ici du compositeur Richard Strauss, mais il y a malgré tout cette référence permanente à la musique, le texte étant une chanson chantée par le narrateur et la vieille femme. Le narrateur joue aussi du violon, seconde référence musicale.
Par la chanson, Marcus Malte a choisi une forme de narration très particulière. La vieille femme, une voisine, veille sur ces deux enfants et apporte donc le texte à la musique du narrateur. C'est un livre qu'on a tout de suite envie de lire à voix haute pour en saisir mieux la portée et la force.
Les illustrations d'Alexandra Huard viennent expliciter le texte en montrant des chars, des étoiles, la croix gammée, la fumée... toutes ces références à la guerre, à la traque des Juifs, au nazisme en général qui ne sont pas clairement dites dans la chanson. Le tout va crescendo, jusqu'à ces milliers d'étoiles qui peuplent le ciel. L'émotion est à son comble.
Un album tout simplement fabuleux et qui nécessite d'être accompagné.