La guerre civile espagnole se termine en 1939 par la victoire du général Franco à la tête des nationalistes. Les résistants républicains n'ont d'autre choix que de s'exiler vers la France. Ce sont ainsi des milliers d'hommes qui sont enfermés dans le camp d'Argelès-sur-Mer, dans les Pyrénées Orientales.
Antonio, sa mère et sa sœur Marina se sont volontairement échappés de l'Espagne franquiste pour se faire interner dans un camp proche de celui où se trouve le père du garçon, Jorge Mendoza. Mais ce dernier ne pourra en sortir que quand il aura trouvé un travail. En attendant, il dessine son quotidien dans le camp, ses amis républicains, les travaux pénibles. Et puis, un jour, il est embauché dans une ferme et a la possibilité de faire venir sa femme et ses enfants. Tous quatre pensent enfin s'être retrouvés pour de bon, quand la guerre est déclarée en France en 1939. Tous les hommes en âge de combattre sont mobilisés. Jorge préfère entrer en résistance.
L'avis d'Histoire d'en lire
La guerre civile espagnole a duré de 1936 à 1939. Au bout de ces trois années de combats acharnés entre nationalistes et républicains, le général Franco impose son pouvoir et instaure une dictature. C'est à partir de là que Valentine Goby a choisi de démarrer son récit. Les républicains s'exilent en France, comme le fait Jorge Mendoza. Ils sont des milliers à arriver à pied par le col du Perthus. C'est la Retirada, l'immigration espagnole en France.
L'amour de la mère d'Antonio est le plus fort et elle n'hésite pas à laisser derrière une fille en bas âge pour se faire interner avec ses deux autres enfants dans un camp de concentration, proche de celui de son mari. L'émotion est intense tout au long du texte, dont Antonio est le narrateur. A travers ses yeux d'enfant, il raconte son vécu dans le camp, ses entrevues avec son père, la détermination de celui-ci à aller au bout de ses idéaux.
Antonio ou la Résistance, c'est précisément cette situation extrêmement délicate du début de l'immigration espagnole, coïncidant avec le début de la guerre en France contre l'Allemagne nazie. Jorge Mendoza, le père d'Antonio a choisi son camp : il préfère entrer en résistance pour défendre le pays qui l'accueille.
Le récit superbement illustré par Ronan Badel est complété par un dossier documentaire qui apporte des repères historiques, culturels et des photographies d'époque sur l'immigration espagnole en France.