En 1988, Charlie et ses parents vivent à Berlin-Ouest. Depuis la lucarne du grenier, le petit garçon voit de l'autre côté du mur qui sépare la ville de Berlin en deux.
Charlie se rend bien compte que la vie ne semble pas la même, là-bas. Tout a l'air gris, triste. Ses grands-parents y habitent justement et il ne les a pas revus depuis si longtemps !
Un jour, en jouant dans le grenier, Charlie découvre un violoncelle. Sa mère est émue de lui raconter l'histoire de cet instrument qui appartient à ses grands-parents.
Citations "C'est sa maman, ma mamie, qui en jouait et qui le lui avait donné.
- Tu sais chéri je suis née quand Berlin n'était qu'une seule ville. Quand j'avais ton âge, par une chaude nuit d'été, des soldats ont commencé à construire cet horrible mur. J'ai grandi dans la zone Est et j'ai rencontré ton papa. Un jour, nous avons décidé de passer de l'autre côté, à l'Ouest. Mais nous n'avions pas le droit tu sais Charlie...
- Pas le droit de quoi ?
- De venir de ce côté du mur.
- Comment avez-vous fait alors ?
- J'avais un ami qui avait une autorisation spéciale pour passer.
Il m'a proposé de nous cacher, ton papa et moi, dans le coffre de sa voiture. Et de prendre le violoncelle, notre unique bagage, sur la banquette.
Mais c'était dangereux parce que les gardes surveillaient jour et nuit, partout. Ils nous auraient jeté en prison s'ils nous avaient trouvés. Mais c'était risqué aussi parce que j'étais enceinte. De toi mon chéri. Nous voulions une vie meilleure pour toi. Là-bas, on manquait de tout. Les magasins étaient presque vides, et tous les jours il fallait faire la queue pendant des heures."
L'avis d'Histoire d'en lire
Un Air de violoncelle est, à ma connaissance, le seul album documentaire sur le sujet du mur de Berlin et à destination d'un lectorat dès 6 ans.
La collection Un jour ailleurs, aux éditions Kilowatt, vulgarise, pour les plus jeunes, un événement historique du XXe siècle. Et cette collection a le mérite d'aller exploiter des sujets très peu, voire pas abordés dans d'autres livres pour la jeunesse.
Un mur qui sépare les familles
L'autrice Adèle Tariel a placé son personnage principal, Charlie, du côté de Berlin-Ouest, alors que dans la plupart des autres livres, le personnage était du côté Est.
Hormis la localisation et l'année indiquées au tout début du récit, l'autrice ne développe pas davantage la période jusqu'à mentionner 1989 et l'automne de cette année-là.
Cet album s'adresse à des enfants très jeunes et à juste titre, Adèle Tariel n'avait pas besoin d'aller plus loin dans la précision des dates. Elle prend plutôt le temps de développer le contexte à travers l'histoire familiale de Charlie.
Le garçonnet questionne sa maman au sujet du violoncelle présent dans le grenier et c'est ainsi que se déroule l'histoire.
Les illustrations colorées et enfantines d'Aurore Pinho E Silva apportent de la lumière dans ce monde si sombre, et elles sont parfaitement adaptées au lectorat cible de cet album.
La musique, symbole de liberté
La musique, à travers la découverte d'un instrument à cordes, est un thème récurrent dans les livres qui abordent des sujets difficiles comme les guerres, et il est ici question de la guerre froide, symbolisée par le mur de Berlin.
Le violoncelle est l'instrument qui relie les deux parties de la famille de Charlie, séparée par le mur. La musique a ce pouvoir universel de passer tous les obstacles, toutes les frontières.
Terminé par une partie documentaire "En savoir +", l'album Un Air de violoncelle est très bien construit et rend accessible cet événement majeur de l'histoire contemporaine européenne.