Les 4051 de Pitchipoï

Période historique : XXè siècle Période historique Les 4051 de Pitchipoï Seconde-Guerre mondiale - Shoah

Type de document : Roman

Auteur : DELPEUCH Régis

Editeur : Scrinéo

Collection : Scrinéo destinées

Année d'édition : 2023

A partir de 13 ans.

ISBN : 978-2-38167-185-7

Prix : 12,90 €

Les 4051 de Pitchipoï
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Résumé

Le 20 juillet 1942, Marie-Louise Blondeau entre, comme assistante sociale stagiaire de la Croix-Rouge, au camp d'internement de Pithiviers. Tout de suite, elle découvre l'impensable. Des milliers de Juifs, hommes, femmes et enfants ont été raflés à Paris les 16 et 17 juillet. Après plusieurs jours d'enfermement au Vélodrome d'Hiver, ils arrivent progressivement dans ce camp. Marie-Louise s'occupe en priorité des enfants. Ils souffrent de malnutrition et de maladies. Les conditions de détention sont terribles. Jusqu'au jour où les Nazis décident de séparer les familles. Les pères et mères sont envoyés hors de France dans des wagons à bestiaux. Les enfants sont transférés au camp de Drancy mais eux aussi, vont suivre la même destinée... seuls sans leur famille.
Marie-Louise est désemparée face à tant d'atrocités et de douleurs. Mais elle continue coûte que coûte d'être au plus près des enfants pour leur apporter soutien et réconfort.

Citations
" En passant devant la gare, alors que la nuit s'installait petit à petit, nous vîmes les quais éclairés et distinguâmes un train de wagons à bestiaux immobilisé sur la voie 1. Des Feldgendarmes allemands, les premiers que je voyais depuis mon arrivée à Pithiviers, patrouillaient, fusil à la main.
Ils nous demandèrent de leur présenter nos laissez-passer qu'ils examinèrent avec soin et nous rendirent sans un mot.
Nous arrivâmes devant chez Madeleine en même temps que son voisin. Ce dernier, qui travaillait à la gare comme guichetier, semblait abattu.
- André, les wagons à bestiaux, ne me dis pas que...
- Si Madeleine, si. Ils ont fait monter tous ces pauvres malheureux dedans, à coups de crosse pour les plus réticents. Plus de quatre-vingts par wagon.
- Ils les emmènent où ?
- La destination officielle de ce train qui part demain matin est la frontière lorraine. Mais après... Terrible, Madeleine... C'est terrible."
p. 63

L'avis d'Histoire d'en lire

Avis Les 4051 de Pitchipoï
Après L'Enfant d'Oradour et Vous ne nous séparerez pas, Régis Delpeuch revient sur les atrocités commises par les Nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, et pour la seconde fois, sur la rafle du Vél d'Hiv.

Une histoire vraie
Une nouvelle fois, Régis Delpeuch a fait le choix de partir de personnes ayant réellement existé. L'auteur cite, en fin de livre, la bibliographie sur laquelle il s'est appuyé et quelques pages avant, des extraits de lettres envoyées par Marie-Louise Blondeau à sa mère. Ces quelques passages sont glaçants. Et c'est cette jeune femme qui devient la narratrice du roman, à travers un carnet qu'elle tient entre le 20 juillet 1942 (date de son arrivée au camp de Pithiviers) et septembre 1949 (à Paris).
En tant qu'assistante sociale stagiaire, Marie-Louise bénéficie d'un laissez-passer qui lui permet d'entrer et sortir librement du camp de Pithiviers. Elle y raconte son quotidien, la détresse inimaginable de tous ces Juifs internés. Pouvoir sortir et rentrer dans sa petite chambre d'hôtel chaque soir lui permet de prendre un certain recul, de se reposer tant bien que mal, parce que chaque personne de la Croix Rouge et les quelques médecins sur place ont un travail considérable. Marie-Louise raconte les maladies, la malnutrition, le manque de moyens pour soigner, le manque d'hygiène, l'humiliation, la mort...
Marie-Louise se concentre sur les enfants qui sont complètement hagards et qui sont progressivement livrés à eux-mêmes, lorsque les Nazis décident de séparer les familles.

Les mesures anti-juives
Le thème central du roman concerne la rafle du Vél d'Hiv, puis l'internement de ces milliers de Juifs dans les camps en France à Pithiviers, Beaune-la-Rolande, Drancy, avant la déportation vers Auschwitz.
L'écriture au passé nous plonge au cœur de cette époque. Les faits sont relatés tels qu'ils se sont déroulés, avec des descriptions absolument terribles.
Le cahier documentaire présent en fin de livre apporte des informations supplémentaires sur les principales mesures anti-juives en France, les camps où sont envoyés toutes ces familles.
Et à juste titre, comme décrit aussi dans le roman, ce cahier reprécise le rôle de la police française dans ces rafles et les conditions d'internement. Bien qu'en période d'occupation allemande, le gouvernement de Vichy a acté que la police organise ces actes ignobles, en portant ainsi toute la responsabilité.

Les 4051 de Pitchipoï est un hommage poignant à ces 4051 enfants juifs déportés. Marie-Louise Blondeau a été une jeune femme exceptionnelle, au même titre que celles et ceux qui ont œuvré pour s'occuper de tous ces enfants en détresse et leur faire espérer une vie meilleure au pays imaginaire de Pitchipoï.