Vers la fin du règne de la Reine Victoria, en 1894, Lord Edward Summerfield, un juge réputé de Londres, reçoit une lettre anonyme menaçant son fils Lowell : si un dénommé Cooper est rendu coupable lors d'un procès à venir, alors on s'en prendra au jeune garçon. Lowell est au Collège de Midhurst, un établissement fréquenté par les fils des hommes les plus fortunés de l'Angleterre, et qui fonctionne selon de nombreux codes très particuliers. Le juge décide d'avertir le directeur de cet événement et le contraint à faire surveiller son fils nuit et jour, sans que celui-ci ne le sache.
Robert Baring-Gould, le directeur du Collège, décide de s'adresser au Docteur Watson, qui avait aidé le grand détective Sherlock Holmes à plusieurs reprises jusqu'à sa disparition trois années auparavant. Mais Watson décline l'offre et dirige Baring-Gould vers un jeune homme de vingt ans issu des quartiers pauvres de Londres mais à qui Sherlock Holmes avait déjà fait appel : Wiggins, inconsolable depuis la mort supposée de son maître.
Malgré une certaine réticence à se rendre à la campagne et à côtoyer des fils d'hommes influents, ce dernier accepte le travail. Wiggins, le directeur et les trois professeurs, Mr Verneuil, Mr Kinsloch et Mr Bell, mettent au point la démarche à suivre pour que la mission reste secrète. Classé parmi les domestiques, il n'attirera pas l'attention mais dormira dans la chambre qui jouxte celle de Lowell et de William Hodson, le garçon avec qui dort le fils du juge.
Le jeune homme découvre alors un univers très strict et règlementé mais où la violence et la loi du plus fort sont reines. Wiggins va-t-il arriver à se fondre parmi les élèves et les employés du Collège sans se mettre en danger ? Rapidement, le jeune détective découvre que les nuits semblent bien agitées à Midhurst : quelles sont ces réunions qui ont lieu dans la chapelle la nuit ?
Parviendra-t-il à protéger Lowell Summerfield et éviter au directeur du Collège de se trouver dans une situation peu confortable?
L'avis d'Histoire d'en lire
Dans Wiggins et la nuit de l'éclipse, Béatrice Nidoème reprend le personnage de Wiggins qui apparaît à deux reprises dans les aventures de Sherlock Holmes de Sir Arthur Conan Doyle (Une Etude en rouge et Le Signe des quatre). L'autrice fait aussi plusieurs références aux romans de Conan Doyle, ce qui rend vraisemblable et pertinent le choix de ce jeune homme. Les ombres du grand détective et du romancier anglais planent sur ce polar, mais Béatrice Nicodème parvient à s'approprier cet univers de fin de XIXème siècle.
Elle nous donne à lire un roman passionnant et haletant. Le style littéraire est très accessible (Wiggins vient d'un milieu pauvre et a donc un langage plutôt populaire) et l'intrigue est très bien amenée.
Les personnages sont tous plus mystérieux les uns que les autres, et l'enquête s'avère compliquée.
Le fait que le lieu du roman soit un collège et que le narrateur soit Wiggins permet au polar d'être abordé dès 14 ans. Mais le lectorat adulte s'y retrouvera aussi et les références à Conan Doyle raviveront des souvenirs plus ou moins enfouis.