En 1848, en Ardèche, Méline n'a que huit ans, mais à la demande de sa mère, elle va travailler dans une fabrique de soie avec sa sœur de treize ans Armance, alors que le travail est interdit aux enfants de moins de dix ans.
Le travail est difficile, les journées sont très longues : le matin, il faut se lever à 4h00 et le travail ne s'arrête qu'à 19h00 ! Pourtant, Méline est heureuse de travailler aux côtés de sa sœur et de ses nouvelles amies.
Tous les week-ends, les deux jeunes filles rentrent chez elles mais ces pauses ne se passent pas toujours bien : leur père râle sans cesse, généralement aidé par un peu d'alcool. Et il s'en prend constamment à Armance, qui commence à se poser des questions : pourquoi son père la traite ainsi ? Y aurait-il un lien avec le fait qu'une des filles de la fabrique, Rose, l'ait traitée de "bâtarde" ?
Cela n'empêche pas Armance de tomber amoureuse et d'espérer une vie meilleure, comme rejoindre la fabrique de soie de Monsieur Blanchon...
L'avis d'Histoire d'en lire
La Soie au bout des doigts nous entraîne au cœur des fabriques de soie au milieu du XIXème siècle, alors que le travail des enfants n'est pas interdit et que les journées de labeur durent seize heures ! Ce roman n'est pas sans rappeler Germinal de Zola par rapport aux conditions de travail et aux pratiques douteuses de certains patrons.
Ce roman montre également la mentalité de la majorité des hommes sur la condition féminine : une femme ne devait pas avoir d'éducation, cela ne servait à rien pour le travail aux champs. Armance entre en conflit avec son ami lorsqu'elle lui fait part de son envie d'étudier.
Anne-Marie Desplat-Duc nous offre une jolie histoire sur un fond historique très précis, 1848, au cœur de la campagne française et évoque un travail qui n'existe plus aujourd'hui et des mentalités qui ont évolué.