Hortense est une jeune fille employée comme bonne chez une bourgeoise à Paris. Fille unique, elle subit la violence de son père qui lui ordonne de lui donner tout l'argent qu'elle gagne. Malheureusement, Hortense est renvoyée et pense n'avoir plus que le toit familial pour tenter de vivre. Mais cela lui fait horreur. Alors qu'elle s'apprête à se jeter dans la Seine, un jeune homme, Perceval, lui porte secours. Celui-ci est un voleur et cherche plutôt à se retirer de sa bande, les Coupes Oreilles, pour devenir un honnête homme. En attendant, il vit aussi de peu. Alors qu'elle cherche désespérément un nouveau travail, Hortense se voit proposer de devenir fantôme chez un photographe spirite. Perceval y travaille lui aussi. A côté de cela, Hortense se fait employer dans une boutique de fleurs. Sa subsistance est donc assurée.
Un soir, Perceval et Hortense trouvent un jeune étudiant inanimé en pleine rue. Ils le ramènent chez Hortense pour le soigner. Il s'agit d'Albéric, jeune homme de bonne famille, étudiant en architecture historique. Ce dernier a fait l'acquisition quelques jours plus tôt d'un vieux grimoire ayant un rubis rouge. Or, ce livre est activement recherché par des êtres malfaisants. Il le confie à Hortense. Une véritable amitié naît entre les trois jeunes gens. Mais bien des obstacles vont se présenter à eux pour préserver la sécurité du grimoire au rubis.
L'avis d'Histoire d'en lire
Rue de la Mandragore est donc le premier tome du troisième cycle du Grimoire au rubis. Plusieurs siècles se sont encore écoulés, nous voici en plein 19ème siècle, sous Napoléon III. Le contexte politique ne fait pas spécialement office de précisions dans le roman. L'auteure met plutôt l'accent sur la vie parisienne à cette époque, les nombreux progrès techniques (le chemin de fer, l'éclairage public...). Si on repense au tout début du Grimoire au rubis, on se rend à quel point la vie a considérablement évolué pendant ces siècles. D'autres choses restent pour les mêmes : les mariages arrangés dans les familles aisées, les conditions de vie des plus pauvres. Comme Hortense, les enfants travaillent dès que leur âge le leur permet. Il y a encore beaucoup de progrès à accomplir en ce qui concerne la société elle-même.
Le récit en lui-même prend donc une nouvelle tournure, c'est un nouveau cycle. Dans ce tome, il y a pourtant plusieurs rappels aux précédents, notamment pour les personnages phares. L'auteure ne dévoile jamais au tout début l'historique qui permet de faire la transition entre le cycle précédent et celui-ci. Plusieurs siècles se sont écoulés, le grimoire a eu le temps de changer de mains bien des fois. On ne l'apprend qu'un peu plus tard mais c'est fondamental pour avoir une bonne compréhension de l'ensemble.