Louise, 13 ans, travaille pour un maraîcher à Bobigny, pendant que sa mère est domestique à Paris. Mais Louise n'en peut plus des coups qui pleuvent, pour oui pour un non, de la part du maître ! Alors, elle préfère fuir à Paris, pour retrouver sa mère et espérer enfin la liberté.
Citations "La côtelette est arrivée tandis que nous bavardions. Je l'ai dévorée là, debout devant le comptoir, en essuyant de la main la graisse qui coulait sur mon menton. Pendant ce temps, ma mère commandait comme pour un pensionnat, et de pigeon, et du quasi de veau, et de la poularde, et du râble de lapin, et de la poitrine de cochon... Je me suis demandé comment elle ferait pour porter un tel chargement mais elle s'est contentée de dire qu'il faudrait livrer le tout. J'ai alors pensé qu'il était merveilleux d'être riche car les riches n'ont rien d'autre à faire que désigner ce que les autres se chargent de leur porter. Je me suis dit que j'aimerais beaucoup être riche un jour, mais il faudrait pour cela d'abord cesser d'être pauvre, ce qui m'a paru très compliqué. Profitant de ce que je mangeais, Jean Martin baratinait ma mère avec des accents suppliants." p. 30
L'avis d'Histoire d'en lire
Dernier tome de la trilogie Les Filles du siècle, La Capucine nous invite à suivre le personnage de Louise.
Une troisième fois, Marie Desplechin développe le contexte parisien et la condition féminine de la fin du XIXe siècle, à travers un nouvel exemple.
Louise est elle aussi issue d'un milieu très pauvre. Elle grandit à Bobigny, proche de Paris, mais suffisamment éloignée pour que ces deux mondes ne cohabitent pas.
Du haut de ses 13 ans, Louise surnommée la Scarole en raison de ses cheveux frisés, travaille aussi durement que des adultes. Et c'est une jeune fille qui n'a pas la langue dans sa poche, n'hésite pas à répondre à son maître pour se faire un minimum respecter.
Une nouvelle fois, Marie Desplechin nous invite à retrouver des personnages déjà rencontrés précédemment, le plus souvent les personnages secondaires, ceux qu'on ne remarque pas au premier abord et qui pourtant apportent beaucoup au récit.
La très difficile condition des femmes en cette fin de XIXe siècle reste le fil rouge du roman. Et côté cadre historique, il est de nouveau question de la Commune, si présente encore dans les esprits.