L'avis d'Histoire d'en lire
Les Demoiselles de l'Empire est une série de romans de Gwenaële Barussaud ayant pour cadre historique
la fin de l'Empire napoléonien (à partir de 1811) et la Restauration. Pourquoi cette période et le lien avec la Légion d'honneur ? Tout simplement parce que Gwenaële Barussaud est une ancienne élève de cette institution fondée par Napoléon Ier en 1805.
A travers
une écriture fluide et travaillée, Gwenaële Barussaud est remontée aux origines de la Maison d'éducation impériale de la Légion d'honneur. Évidemment, quand on pense maison d'éducation, on ne peut s'empêcher de faire le lien avec l’École de Saint-Cyr, créée sous le règne de Louis XIV. Mais la comparaison s'arrête là. Napoléon lui-même a souhaité prendre ses distances avec l'éducation des filles prônée par Louis XIV, l'autrice le rappelle très bien dans ses romans à plusieurs reprises.
Véritable fresque historique,
Les Demoiselles de l'Empire aborde le contexte politique, militaire, social du début du XIXe siècle aux années 1820. Même si l'autrice concentre son propos sur l'adolescence des pensionnaires et leur début de vie d'adulte, elle fait de récurrentes références à la Révolution française, qui a précédé l'arrivée au pouvoir de Napoléon Bonaparte. Les destins de certaines filles de la Légion d'honneur sont même intimement liés aux événements de la Révolution. Pensons notamment à Blanche de Québriac dont les parents nobles ont péri sur l'échafaud.
Gwenaële Barussaud s'intéresse beaucoup au peuple français, aux différentes catégories sociales, paysans, clercs, nobles qui ont vécu chacun à leur manière les troubles survenus en France et le changement de pouvoir.
Chaque roman se concentre sur une pensionnaire de la Légion d'honneur, que ce soit entre les murs de l'établissement ou au dehors. Constitué de courts chapitres, chaque tome nous invite à suivre l'évolution d'un personnage central, son quotidien, ses traits de caractères, son projet de vie entre aventure et quête personnelle. A la fin de chaque chapitre, on peut lire également une lettre écrite par le personnage principal ou un autre en lien avec lui. J'ai beaucoup aimé cette correspondance récurrente qui renforce l'intérêt du récit.
Le petit moins pour moi serait la trop grande présence de la foi tout au long des romans, même si cela reflète très certainement la croyance de l'époque avec ce rapport omniprésent à Dieu. Et cela s'explique d'autant plus que les éditions Mame sont une référence pour leur catalogue de livres religieux.
Hormis cela,
Les Demoiselles de l'Empire est une série prometteuse aux destins qui se croisent, ciblée en direction des jeunes filles à partir de 10 ans.
L'avis des internautes sur Les Demoiselles de l'Empire