Par une froide nuit de janvier 1867 à Paris, dans le quartier de la Villette, Louison Chabanais, éleveur de bovins dans le Limousin, est tué en recevant un violent coup d’os de mouton sur la tête. Le lendemain, Jean-Eustache Delteil, directeur du quotidien L’Aube de Paris, informe son journaliste Victor Hyvert et le jeune Jules Mercœur de ce meurtre, mais également de celui du banquier Hippolyte Cingle du Villers, qui a eu lieu cette même nuit. Pour Delteil, les deux morts sont liées. Dès lors, il associe Victor et Jules pour découvrir pourquoi des attaques nocturnes se produisent à nouveau dans le XIXème arrondissement de la capitale.
Les deux jeunes hommes parviendront-ils à se faire confiance, malgré leurs secrets personnels, pour mener à bien cette enquête ? Quelle est le rôle de la police dans cette affaire ? Et pourquoi s’en prendre à un boucher ? Il leur faudra complètement s’immerger dans la vie nocturne de ce quartier plutôt mal fréquenté aux abords des abattoirs, et ils seront amenés à rencontrer des personnages qu’il aurait mieux valu pour eux ne pas croiser...
L'avis d'Histoire d'en lire
Thierry Lefèvre dirige la collection Courants noirs de l’éditeur Gulf Stream.
Avec Attaques nocturnes, il nous emmène dans un Paris du Second Empire en pleine reconstruction, notamment avec les travaux d’Haussmann. La Ville est un personnage à part entière et l’atmosphère qui y règne est sombre mais également étouffante, malgré les froides températures de ce mois de janvier 1867. Le suspense et le flot humain de ce quartier participent à cette ambiance.
Divers métiers qui ne sont plus pratiqués aujourd’hui sont évoqués. Le lexique présent dans les annexes permet de comprendre en quoi ils consistaient. Le vocabulaire de l’époque est largement utilisé. Là encore, il est possible de se référer au lexique. Il est par ailleurs amusant de constater que certains mots ou certaines expressions sont encore utilisés aujourd’hui, mais relèvent davantage d’un parler régional ou du langage familier.
Attaques nocturnes illustre enfin la condition du journalisme pendant cette période, avec déjà la volonté d’écrire de bons articles et reportages sur le terrain, mais aussi la concurrence avec les autres journaux. Ici, cela va assez loin puisque Victor Hyvert et Jules Mercœur y vont de leur propre vie. Tous les personnages sont vraiment caractéristiques et atypiques ce qui participe au fait que ce polar est un roman historique très intéressant, du point de vue de l’enquête mais aussi des rapports sociaux à cette époque.